Plan de l'étude :
I - Caractère et comportement du père -
II - Caractère et comportement du fils -
III - L'alcool
I - Caractère et comportement du père :
- Presqu' enfantin : "très excité"
(2), il s'amuse, plaisante
- hypocondriaque : (7,8
: "depuis longtemps il se plaignait de sa santé... inexplicables"),
une allusion au risque lui fait tout de suite peur (7,
14 :"ivresse dissipée", "yeux inquiets")
- méfiant : (15
: "cherchant à comprendre... pas") il est associé
à cet animal rusé qu'est le renard dans une métaphore
filée (33 : "une méfiance
de renard qui trouve une poule morte et flaire un piège".)
- apprécie beaucoup l'alcool,
il a du mal à y résister, finalement (cf. suite du texte
dans le roman, le verre suivant...)
- partagé entre (b) et (d), il est
faible (35 : "en
hésitant") : l'antithèse (40
: "envie" / "crainte") puis l'accumulation
(41 : "plein d'angoisse, de faiblesse
et de gourmandise, puis de regrets") le montrent bien.
II - Caractère et comportement du fils :
Malheureux, il ne supporte pas le bonheur des autres (3
: "agacé", 21 : "aigreur",
29 et 30 "murmura,
en haussant les épaules : qu'il fasse ce qu'il voudra...",
37 : "sa mauvaise humeur")
- Intelligent et manipulateur,
il profite de son statut de médecin
- il est la référence médicale (8
: "le docteur reprit")
- il utilise l'ironie avec sa métaphore de
la balle de pistolet (9 : "à
côté de toi"..."dans le ventre") ou
sa répartie à Beausire (22
: tous les viveurs parlent comme vous... ne reviennent pas le lendemain
dire au médecin prudent")
- il se présente, sur le plan moral, comme un bon fils prenant
soin de ceux qu'il aime (24 : "quand
je vois mon père...", 25 :
"je serais un mauvais fils")
- Sensible au regard et à l'opinion
des autres, cependant (36 : "eut un remords",
"se reprocha"). Belle gradation de cette télépathie
(44 : "et il sentit, il pénétra,
il devina la pensée nette") et parallélisme de construction
(43 : "limpide et bleu, clairvoyant et
dur") à propos de l'oeil de Mme Rosémilly.
- Humilié et traité comme un
gamin par tous les autres membres de la famille
qui voient clair dans son jeu : vocabulaire de l'enfance, du
puéril même (19 : "tout
ça fait bobo à petite santé", 29
" c'est vilain, ce que tu fais là", 45,
46 : "Tu es jaloux, toi. C'est honteux, cela"). Sa
réaction est d'ailleurs celle de l'enfant puni, à la dernière
ligne : il baisse la tête...
III - L'alcool (Conclusion) :
C'est certainement la boisson qui provoque chez Pierre cet état
d'esprit, cette mauvaise humeur manifeste. Le plaisir de boire s'accompagne
d'un relâchement des inhibitions et ce qu'il retient d'habitude,
ce qu'il rumine seul, il ose l'exprimer au cours de ce repas où
tout le monde est décontracté. Les effets de l'alcool :
- Chez Pierre : il veut faire mal, vexer,
humilier. Il sait qu'il est de mauvaise foi mais il persiste en utilisant
l'ironie avec Beausire, ou en faisant la morale à son père
(38 : "pour une fois, tu peux le boire.
Mais n'en abuse point et n'en prends pas l'habitude.")
- Chez son père, les défenses
tombent. Après la plaisanterie, l'homme peu intelligent et bon
vivant passe par tous les stades de l'inquiétude et de l'envie
de boire quand même. Cette envie l'emporte finalement.
- Chez les autres, c'est la consternation
maternelle, le regard accusateur de Mme Rosémilly, l'emportement
du capitaine Beausire. Chacun tente de remettre Pierre à sa place
et de restaurer l'ambiance festive de ce repas.
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