LES SECOURS DE FRANCAIS

Olyme de Gouges, Déclaration des droits de la femme..., articles 1 à X

Le texte

ARTICLE PREMIER

La Femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.

II

Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la Femme et de l'Homme : ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et surtout la résistance à l'oppression.

III

Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n'est que la réunion de la Femme et de l'Homme : nul corps, nul individu, ne peut exercer d'autorité, qui n'en émane expressément.

IV

La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l'exercice des droits naturels de la femme n'a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l'homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison.

V

Les lois de la nature et de la raison défendent toutes actions nuisibles à la société : tout ce qui n'est pas défendu par ces lois, sages et divines, ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elles n'ordonnent pas.

VI

La Loi doit être l'expression de la volonté générale ; toutes les Citoyennes et Citoyens doivent concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation ; elle doit être la même pour tous : toutes les Citoyennes et tous les Citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.

VII

Nulle femme n'est exceptée ; elle est accusée, arrêtée et détenue dans les cas déterminés par la Loi. Les femmes obéissent comme les hommes à cette Loi rigoureuse.

VIII

La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une Loi établie et promulguée antérieurement au délit et légalement appliquée aux femmes.

IX

Toute femme étant déclarée coupable, toute rigueur est exercée par la Loi.

X

Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes fondamentales ; la femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune : pourvu que ses manifestations ne troublent pas l'ordre public établi par la Loi.

L'auteur et son époque

Olympe de Gouges a côtoyé de nombreux révolutionnaires pendant la Révolution française, mais il n'est pas certain qu'elle ait été très proche d'eux. Elle a été en contact avec des membres de la Société des amis des noirs, un groupe révolutionnaire qui militait pour l'abolition de l'esclavage, et elle a également été en correspondance avec d'autres révolutionnaires tels que Condorcet et Brissot.

Cependant, Olympe de Gouges n'a jamais été membre d'un groupe révolutionnaire en particulier et a plutôt agi en tant que militante indépendante, défendant ses propres idées sur les droits des femmes et les libertés individuelles. Elle était souvent en désaccord avec les révolutionnaires les plus radicaux et a critiqué certains aspects du régime révolutionnaire, ce qui lui a valu d'être considérée comme une opposante par certains de ses contemporains.

Olympe de Gouges a été condamnée à mort pendant la Révolution française pour avoir critiqué le régime révolutionnaire et avoir défendu les droits des femmes. Elle avait publié plusieurs pamphlets dans lesquels elle critiquait le Comité de salut public et s'opposait à certaines mesures prises par les révolutionnaires, comme la déclaration de la guerre à l'Autriche. Elle avait également écrit une lettre ouverte au Comité de salut public dans laquelle elle appelait à la libération de Louis XVI, ce qui était considéré comme une trahison par les révolutionnaires radicaux.

En plus de ses critiques du régime révolutionnaire, Olympe de Gouges était également connue pour ses écrits sur les droits des femmes et l'égalité des sexes, ce qui lui a valu d'être considérée comme une menaçe par certains révolutionnaires. Elle a été arrêtée en 1793 et jugée par le Tribunal révolutionnaire pour trahison. Elle a été condamnée à mort et guillotinée le 3 novembre de la même année.

Le vocabulaire

Les champs lexicaux

Les figures de syle

Les idées : explication linéaire

En résumé

Structure : 17 articles de loi complétés d'un préambule, d'un postambule et d'un Contrat social de l’homme et de la femme.

Contexte historique : Révolution française, siècle des Lumières.

Principaux thèmes : la liberté, le combat, la révolte, l'égalité des droits des femmes et la justice.

Registres : juridique et épidictique*.

Figures de style : énumération et anaphore employées majoritairement. L'effet est d’organiser rationnellement le discours, d’insister sur certains points, et de placer le propos du côté de l’oralité d’un texte dit en public.

Analyse : œuvre aux résonnances modernes qui remet en lumière Olympe de Gouges. Interrogeant les fondements de notre démocratie, cette pionnière revendique des droits pour les femmes près de deux siècles avant leur reconnaissance par la loi.

Le registre épidictique est un style littéraire qui consiste à louer ou à glorifier une personne, une idée, un événement ou un objet. Le terme "épidictique" vient du grec "épidiktikos", qui signifie "qui fait l'éloge". Le registre épidictique est souvent utilisé dans les discours, les poèmes ou les textes qui visent à célébrer quelque chose ou à persuader l'audience de l'excellence de ce qui est évoqué.
Le registre épidictique peut être utilisé de différentes manières : par exemple, il peut être utilisé pour louer les mérites d'une personne, pour encourager les auditeurs à suivre un certain mode de vie ou pour persuader l'audience de l'importance d'une cause. Dans tous les cas, le but du registre épidictique est de persuader l'audience de l'excellence de ce qui est évoqué et de lui donner envie de s'engager dans une certaine direction.

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