Personnages en
présence : HERMIONE et CLEONE
Sentiments ou
émotions d'Hermione dans cette scène ?
- Hermione
est surprise : Oreste n’a pas réagi violemment quand elle
lui a dit qu’elle tenait à son mariage avec Pyrrhus.
Vers
833 : «Attendais-tu, Cléone, un courroux si modeste ? »
- Hermione
est fière de Pyrrhus, qui représente pour elle la grandeur et
la force :c’est le fils d’Achille, et surtout c’est celui qui a
fait gagner les Grecs.
Vers 839 à 844 : « Tu crois que Pyrrhus craint ? Et que craint-il
encor ?
Des peuples qui dix ans ont fui devant Hector […]
Et qu’on verrait encor, sans l’appui de [Pyrrhus]
Redemander Hélène aux Troyens impunis ?
- Hermione
est exaltée, transportée par sa passion amoureuse.
Vers
850 : « Conçois-tu les transports de l’heureuse Hermione ? »
- Elle est
aveuglée par l’amour, naïve, et est même prête à accorder
à Pyrrhus des qualités qu’il est loin d’avoir.
Vers 854 : « charmant, fidèle enfin : rien ne manque
à sa gloire »
- Hermione
est heureuse. Cléone est même obligée de lui demander de cacher
sa joie (vers 856) face à Andromaque en larmes.
Vers 856 : « Dissimulez. Votre rivale en pleurs
Vient à vos pieds […] apporter ses douleurs. »
- Hermione
est égoïste et se montre ici peu courageuse. Elle n’ose
pas affronter les larmes d’une mère, qui va gâcher son plaisir et peut-être,
lui demander son aide.
Vers 857 et 858 : «… ne puis-je à ma joie abandonner mon âme ?
Sortons : que lui dirais-je ? »
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ANDROMAQUE,
Acte III scène 6
Situation :
Pyrrhus rencontre
Andromaque pour la seconde fois. Leur première entrevue s’est mal déroulée :
Pyrrhus, vexé d’avoir été violemment repoussé (Acte I scène 4) a décidé
de livrer le petit Astyanax aux Grecs, et d’épouser Hermione. Il a fait
part de sa décision à Oreste, l’ambassadeur, et cherche maintenant Hermione.
Mais c’est une Andromaque en larmes qu’il trouve sur son chemin.
Lecture :
Des répliques
rapides, courtes, marquent le début de la scène. Les vers sont partagés
par les interlocuteurs, et, pour une fois, Racine ajoute quelques didascalies
(indications scéniques). Il est vrai que la mise en scène est particulière :
Pyrrhus fait semblant de ne pas voir Andromaque et parle au gouverneur
Phoenix, et Andromaque, de son côté, s’adresse à sa suivante, en tous
cas jusqu’au vers 901. On peut remarquer l’abondance de points d’exclamation
(14) et de points d’interrogation (10) dans cette scène. Peut-être donc
une scène d’action… En tous cas, un rythme rapide, voire saccadé, au début,
suivi de tirades plus amples.
Vocabulaire :
a)
Champ lexical des yeux : mes yeux (v.892) pleurer (v.897)
la vue (v.898) aveugle (v.908) mes yeux se sont ouverts (v.908) j’ai vu
(v.928) repris en anaphore au vers 929.
b)
Champ lexical de l’obstination : silence obstiné (v.895),
mort résolue (v.897), orgueil (v.899),irriter(v.899), toucher votre pitié
(v.905), sans espoir de pardon (v.905), ma parole est donnée(v.906), reste
de fierté (v.914), n’aurait jamais (v.916), non(v.917).
Explication
et conclusion :
Un jeu de
regard dans le début de la scène (les deux personnages se croisent, se
toisent, s’ignorent) et parlent aux rôles secondaires. Puis Andromaque
cède et implore Pyrrhus : qu’il la tue, elle… Elle s’abaisse même
et Pyrrhus, enfin, la regarde de haut, suppliante, à ses pieds. Son triomphe
est tel qu’il jubile et la nargue. Mais c’était une feinte d’Andromaque,
suivant en cela les conseils de Céphise.
Alors, Pyrrhus
réagit mal, car il ne fait plus confiance à Andromaque. Celle-ci est obligée
de s’adresser à nouveau à Céphise. Finalement, son plaidoyer fait son
effet : Pyrrhus demande (consent) à rester seul avec elle.
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