LEM 08 : ANDROMAQUE, Acte III scène 3

Texte support

 

Personnages en présence : HERMIONE et CLEONE 

Sentiments ou émotions d'Hermione dans cette scène ?

  1. Hermione est surprise : Oreste n’a pas réagi violemment quand elle lui a dit qu’elle tenait à son mariage avec Pyrrhus.
  2. Vers 833 : «Attendais-tu, Cléone, un courroux si modeste ? »
  3. Hermione est fière de Pyrrhus, qui représente pour elle la grandeur et la force :c’est le fils d’Achille, et surtout c’est celui qui a fait gagner les Grecs.
  4. Vers 839 à 844 : « Tu crois que Pyrrhus craint ? Et que craint-il encor ?
    Des peuples qui dix ans ont fui devant Hector […]
    Et qu’on verrait encor, sans l’appui de [Pyrrhus]
    Redemander Hélène aux Troyens impunis ?
  5. Hermione est exaltée, transportée par sa passion amoureuse.
  6. Vers 850 : « Conçois-tu les transports de l’heureuse Hermione ? »
  7. Elle est aveuglée par l’amour, naïve, et est même prête à accorder à Pyrrhus des qualités qu’il est loin d’avoir.
  8. Vers 854 : « charmant, fidèle enfin : rien  ne manque à sa gloire »
  9. Hermione est heureuse. Cléone est même obligée de lui demander  de cacher sa joie (vers 856) face à Andromaque en larmes.
  10. Vers 856 : « Dissimulez. Votre rivale en pleurs
    Vient à vos pieds […] apporter ses douleurs. »
  11. Hermione est égoïste et se montre ici peu courageuse. Elle n’ose pas affronter les larmes d’une mère, qui va gâcher son plaisir et peut-être, lui demander son aide.
    Vers 857 et 858 : «… ne puis-je à ma joie abandonner mon âme ?
    Sortons : que lui dirais-je ? »

Texte support

 

ANDROMAQUE, Acte III scène 6

Situation :

Pyrrhus rencontre Andromaque pour la seconde fois. Leur première entrevue s’est mal déroulée : Pyrrhus, vexé d’avoir été violemment repoussé (Acte I scène 4) a décidé de livrer le petit Astyanax aux Grecs, et d’épouser Hermione. Il a fait part de sa décision à Oreste, l’ambassadeur, et cherche maintenant Hermione. Mais c’est une Andromaque en larmes qu’il trouve sur son chemin.

Lecture :

Des répliques rapides, courtes, marquent le début de la scène. Les vers sont partagés par les interlocuteurs, et, pour une fois, Racine ajoute quelques didascalies (indications scéniques). Il est vrai que la mise en scène est particulière : Pyrrhus fait semblant de ne pas voir Andromaque et parle au gouverneur Phoenix, et Andromaque, de son côté, s’adresse à sa suivante, en tous cas jusqu’au vers 901. On peut remarquer l’abondance de points d’exclamation (14) et de points d’interrogation (10) dans cette scène. Peut-être donc une scène d’action… En tous cas, un rythme rapide, voire saccadé, au début, suivi de tirades plus amples.

Vocabulaire :

a)       Champ lexical des yeux : mes yeux (v.892) pleurer (v.897) la vue (v.898) aveugle (v.908) mes yeux se sont ouverts (v.908) j’ai vu (v.928) repris en anaphore au vers 929.

b)       Champ lexical de l’obstination : silence obstiné (v.895), mort résolue (v.897), orgueil (v.899),irriter(v.899), toucher votre pitié (v.905), sans espoir de pardon (v.905), ma parole est donnée(v.906), reste de fierté (v.914), n’aurait jamais (v.916), non(v.917).

Explication et conclusion :

Un jeu de regard dans le début de la scène (les deux personnages se croisent, se toisent, s’ignorent) et parlent aux rôles secondaires. Puis Andromaque cède et implore Pyrrhus : qu’il la tue, elle… Elle s’abaisse même et Pyrrhus, enfin, la regarde de haut, suppliante, à ses pieds. Son triomphe est tel qu’il jubile et la nargue. Mais c’était une feinte d’Andromaque, suivant en cela les conseils de Céphise.

Alors, Pyrrhus réagit mal, car il ne fait plus confiance à Andromaque. Celle-ci est obligée de s’adresser à nouveau à Céphise. Finalement, son plaidoyer fait son effet : Pyrrhus demande (consent) à rester seul avec elle.

Retour à la page précédente