LEM 04 - Ces vieux singes de cour

Texte support : Du Bellay, Manuel Hatier

A) Étude du vocabulaire, du lexique

a) Mots à définir : "contrefaire" (v.3), "pompeux appareil" (v.4), "complaire" (v.7), "dépite" (v.12)
b) Champs lexicaux :
- "Seigneur", "cour", "Prince", "Maître", "Roi" situe le texte : la cour.
- "regarder", "contrefaire", "se vêtir", "se moque", "ment", "vu", "reçoit", "caresser", "montrent" : étude du comportement social.
- "oeil", "visage", "doigt" : importance des attitudes et des mimiques; expression corporelle, théâtre, apparence.
- champ lexical de l'imitation ou de l'hypocrisie (v.3, 4, 5, 6, 13)

B) Étude des figures de style

- v1 : apostrophe : "Seigneur" : un courtisan s'adresse à un autre courtisan pour parler des courtisans. Un destinataire, une lettre ouverte. Utilisation de la première personne : prise de position individuelle. Cette première personne revient en fin de poème (v.12 : "me dépite"), et montre la distance entre le courtisan intelligent qui parle, et les bêtes, les "singes de cour". Un jugement très négatif sur une cour dont il ne partage pas les valeurs. - v.2 : "Ces vieux Singes de cour" : périphrase très péjorative, dévalorisant les courtisans (vieux = habitués à l'être, singes = grotesques, laids, bêtes et qui imitent...) - v.5 et 6 : anaphore insistant sur le manque d'originalité, la stupidité. Il s'agit de plaire à tout prix, même au prix du ridicule. - v.8 : chiasme : Renversement de situation, installation de la folie généralisée, celle du maître et celle des courtisans. - v.9 et 11 : anaphore : deux attitudes contradictoires mises sur le même plan. Manque de sérieux, de constance. "Panier de crabes" : chacun est prêt à renier ses amis, si cela peut lui apporter un peu de considération.

C) Les idées ?

A) Le courtisan...

- Inutile ou incompétent ("ne savent rien faire", 2)
- reproduit stupidement (v.4 et 5)
- vit dans le luxe (v.4), superficiel et prétentieux.
- ne croit en rien, et est capable de s'abaisser à toutes les concessions (v.8)
- n'a pas d'honneur, de fierté. Il est servile. (v.9)
- n'est pas fidèle à ses idées, à ses convictions, à ses amis (1er tercet)
- a besoin du groupe, et peut en être exclu d'un simple regard ("bon visage")
- peut se laisser ridiculiser sans réagir (v.7 et 8)
- a peur (v.13) et perd ses moyens "devant le Roi"
- il est bête, et il en a l'air... (pointe du sonnet, v.14) B)

B) D'autre part, le maître

- profite de son pouvoir. Il
- soumet ses courtisans qui dépendent entièrement de son bon vouloir, et se plient à sa folie.
- aura une attitude mesquine (chiasme du soleil et de la lune) afin de les mettre à l'épreuve, de démontrer leur bêtise et, à l'inverse, de prouver sa supériorité.
- De plus, il divise pour mieux régner : sa toute-puissance sera renforcée par les luttes personnelles que les courtisans vont se livrer entre eux pour lui plaire.

Conclusion

Peinture si négative de la Cour que le lecteur ou le récepteur de cette lettre ne peut que se sentir en opposition avec ce comportement. C'est le but principal de la comédie et de la satire : "castigat ridendo mores" = elle chatie les moeurs en riant, en faisant rire. Effectivement, personne n'aura envie de ressembler à ceux qui sont ici dépeints.
La morale de la fable porte facilement. De nos jours? Les hommes politiques, les chefs d'entreprise, les stars ont leur cour, qui subit parfois leurs caprices. Il y a, selon Du Bellay, une façon intelligente et une façon stupide d'honorer les personnes qui semblent importantes.

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