A) Étude du vocabulaire, du lexique
a) Mots à définir : "contrefaire" (v.3), "pompeux
appareil" (v.4), "complaire" (v.7), "dépite"
(v.12)
b) Champs lexicaux :
- "Seigneur", "cour", "Prince", "Maître",
"Roi" situe le texte : la cour.
- "regarder", "contrefaire", "se vêtir",
"se moque", "ment", "vu", "reçoit",
"caresser", "montrent" : étude du comportement
social.
- "oeil", "visage", "doigt" : importance
des attitudes et des mimiques; expression corporelle, théâtre,
apparence.
- champ lexical de l'imitation ou de l'hypocrisie (v.3, 4, 5, 6, 13)
B) Étude des figures de style
- v1 : apostrophe : "Seigneur" : un courtisan s'adresse à un autre courtisan
pour parler des courtisans. Un destinataire, une lettre ouverte. Utilisation
de la première personne : prise de position individuelle. Cette première
personne revient en fin de poème (v.12 : "me dépite"), et montre la distance
entre le courtisan intelligent qui parle, et les bêtes, les "singes de
cour". Un jugement très négatif sur une cour dont il ne partage pas les
valeurs. - v.2 : "Ces vieux Singes de cour" : périphrase très péjorative,
dévalorisant les courtisans (vieux = habitués à l'être, singes = grotesques,
laids, bêtes et qui imitent...) - v.5 et 6 : anaphore insistant sur le
manque d'originalité, la stupidité. Il s'agit de plaire à tout prix, même
au prix du ridicule. - v.8 : chiasme : Renversement de situation, installation
de la folie généralisée, celle du maître et celle des courtisans. - v.9
et 11 : anaphore : deux attitudes contradictoires mises sur le même plan.
Manque de sérieux, de constance. "Panier de crabes" : chacun est prêt
à renier ses amis, si cela peut lui apporter un peu de considération.
C) Les idées ?
A) Le courtisan...
- Inutile ou incompétent ("ne savent rien faire", 2)
- reproduit stupidement (v.4 et 5)
- vit dans le luxe (v.4), superficiel et prétentieux.
- ne croit en rien, et est capable de s'abaisser à toutes les concessions
(v.8)
- n'a pas d'honneur, de fierté. Il est servile. (v.9)
- n'est pas fidèle à ses idées, à ses convictions, à ses amis (1er tercet)
- a besoin du groupe, et peut en être exclu d'un simple regard ("bon visage")
- peut se laisser ridiculiser sans réagir (v.7 et 8)
- a peur (v.13) et perd ses moyens "devant le Roi"
- il est bête, et il en a l'air... (pointe du sonnet, v.14) B)
B) D'autre part, le maître
- profite de son pouvoir. Il
- soumet ses courtisans qui dépendent entièrement de son bon vouloir,
et se plient à sa folie.
- aura une attitude mesquine (chiasme du soleil et de la lune) afin de
les mettre à l'épreuve, de démontrer leur bêtise et, à l'inverse, de prouver
sa supériorité.
- De plus, il divise pour mieux régner : sa toute-puissance sera renforcée
par les luttes personnelles que les courtisans vont se livrer entre eux
pour lui plaire.
Conclusion
Peinture si négative de la Cour que le lecteur ou le récepteur
de cette lettre ne peut que se sentir en opposition avec ce comportement.
C'est le but principal de la comédie et de la satire : "castigat
ridendo mores" = elle chatie les moeurs en riant, en faisant rire.
Effectivement, personne n'aura envie de ressembler à ceux qui sont
ici dépeints.
La morale de la fable porte facilement. De nos jours? Les hommes politiques,
les chefs d'entreprise, les stars ont leur cour, qui subit parfois leurs
caprices. Il y a, selon Du Bellay, une façon intelligente et une
façon stupide d'honorer les personnes qui semblent importantes.
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