ARG05 - Victor Hugo, Mélancholia

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Méthodes et techniques, page 213

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Questions

  1. Quel est le système d'énonciation choisi par l'auteur ?
  2. Quels sont les quatre champs lexicaux importants ? Comment s'opposent-ils ?
  3. Expliquez le vers 22 en faisant appel à vos références culturelles.
  4. Quel est le thème de ce texte ? Pourquoi a-t-il été choisi par Victor Hugo ?
  5. Quelle est la thèse de l'auteur ? Reformulez-la en une phrase.

Réponses

Réponse 1

Le système d'énonciation choisi par l'auteur de ce texte n'est pas classique. Il ne s'adresse pas directement au lecteur et n'utilise ni la première ni la deuxième personne.
Au contraire, il pose au début une question vague, presque innocente, qui introduit son thème (l'enfance) puis précise le cadre par deux autres questions sur le même thème.
Après cette introduction, il propose une réponse, dans une longue description imagée des enfants cheminant vers leur lieu de travail, et qu'il poursuit en imaginant la journée qu'ils vont y passer.
La conclusion du texte, sous forme de phrases nominales, définit toute l'horreur d'une telle leur situation.

Réponse 2

Il s'agit donc, comme cela la été démontré dans la réponse 5, d'une argumentation bien structurée, présentant un thème en introduction, des exemples concrets servant d'arguments et la thèse de l'auteur en conclusion. Cependant, l'auteur choisit la forme poétique, dans une évocation au titre élégiaque. La tristesse du propos n'en diminue pas la virulence. Au contraire, par l'image, Hugo frappe l'imagination du lecteur et l'exhorte à la pitié.

Réponse 3

Les champs lexicaux présents ici sont celui de l'enfance, bien entendu, associé à celui du travail, de façon à montrer que ces deux univers cohabitent mal. Les réseaux lexicaux sont nombreux et bien imbriqués. On peut ainsi trouver le champ lexical de la maladie, de la souffrance,  de la mort, ainsi que celui de l'injustice, ou celui de l'enfer
Il faut retenir comme importants les champs lexicaux de l'enfance (« enfants », « filles », « innocents », « joue », « petits », « l'enfant », « l'âge tendre »), le champ lexical du travail, réparti tout au long du texte (« travailler quinze heure sous des meules », « machine », « airain », « fer », « œuvre », « fruit », « richesse », « outil »), celui de la souffrance, avec les termes  « fièvre », « maigrit », « enfer», « pâleur », « déjà bien las », « servitude », « rachitisme », « étouffant », « qui tue », « mauvais » ) et enfin celui du malheur, représenté par les expressions « seules », « prison », « sous les dents », bagne », « enfer », « cendre » , « destin », « servitude infâme », « bossu » ou « crétin » (des infirmités congénitales) et le mot « misère ».

Réponse 4

Apollon, dieu grec de la beauté, Voltaire, le plus grand philosophe du Siècle des Lumières sont des exemples par l'absurde de la façon dont le travail peut transformer l'être le mieux disposé, le plus doué, au départ. La relation est double car Voltaire a lutté contre toutes les injustices et Apollon représente aussi ce soleil que les enfants ne voient jamais & Ce vers est à mettre en relation directe avec le chiasme (=construction grammaticale en croix, dans laquelle on inverse l'ordre des termes du parallélisme) du vers 20 : le travail détruit « la beauté (A)  sur les fronts (B), dans les coeurs (B) la pensée (A). » La beauté est reprise par Apollon, la pensée par Voltaire.

Réponse 5

Le thème de ce texte est le travail des enfants. Il a été choisi pour dénoncer une situation que l'auteur considère comme contraire à la morale, et qui va être l'objet de son roman le plus célèbre : les Misérables. Nous sommes au dix-neuvième siècle, à l'aube de la révolution industrielle, dont Zola nous fera nombre de descriptions émouvantes. Victor Hugo est l'un des premiers à parler des classes sociales défavorisées. Il présente, dans ce texte célèbre, l'un des premiers écrits sur ce thème, en s'adressant aux bourgeois, qui s'enrichissent grâce à cette exploitation, légale à l'époque, et qui préféreraient sans doute ne pas voir la souffrance et la misère qu'ils causent.

Réponse 6

L'auteur soutient, dans ce poème, qu'il est inhumain de faire travailler des enfants.

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